
-
Ubisoft s'apprête à conclure une année mouvementée, sauvée par "Assassin's Creed"
-
Impossible n'est pas Tom Cruise au Festival de Cannes
-
Macron commémore l'attaque sanglante du péage d'Incarville, un an après
-
Trump rencontre le président syrien avant de partir au Qatar
-
Violences à Bétharram: Bayrou face à ses contradicteurs
-
Vaccins contre le Covid: la justice européenne tranche sur les SMS de von der Leyen
-
Les Flammes sacrent Tiakola, rappeur brillant mais absent
-
Tendon d'Achille rompu: long chemin pour Tatum, danger imminent pour Boston
-
Décès de "Pepe" Mujica, l'ex-président uruguayen icône de la gauche en Amérique latine
-
Macron réinvestit tous azimuts la scène hexagonale et avance vers un référendum
-
Les dix premiers pays en finale de l'Eurovision sont connus
-
NBA: Jayson Tatum (Boston) a été opéré d'une rupture du tendon d'Achille droit
-
Gaza: "Ce que fait aujourd'hui le gouvernement de Benjamin Netanyahu est inacceptable", "une honte", dit Macron
-
Wall Street termine sans direction claire, mais l'optimisme reste de mise
-
Procès Maradona: sa fille dénonce une "mise en scène" autour de la convalescence de son père
-
Tennis: Moutet et Fils abdiquent à Rome, l'Italie en force
-
ArcelorMittal: Macron refuse une nationalisation des sites menacés
-
Rap: les Flammes ouvrent leur 3e édition, devant un public en feu
-
La "grande et belle loi" voulue par Trump à l'épreuve des commissions au Congrès
-
Macron souhaite une "conférence sociale" sur le financement du modèle social
-
"Pepe" Mujica, l'ancien guérillero devenu président atypique de l'Uruguay
-
Coup d'envoi de l'Eurovision 2025 avec la première demi-finale
-
Présidence de France Télé: Ernotte Cunci veut mettre le numérique au centre
-
Coiffeur, masseur, traiteur : Airbnb se lance dans les services à domicile
-
Mark Carney promet de travailler "sans relâche" pour que le Canada reste "souverain"
-
Au procès P. Diddy, la chanteuse Cassie raconte sa vie sous le contrôle violent de la star du hip-hop
-
La course aux métaux, au coeur des tensions géopolitiques, souligne le rapport CyclOpe
-
Les 15 premiers candidats dans le chaudron de l'Eurovision
-
Hydroélectricité: des pistes de députés pour relancer les investissements et sortir du blocage avec Bruxelles
-
France: vers une croissance ralentie, mais sans redémarrage de l'inflation
-
Devant la justice britannique, des ONG appellent à bloquer les ventes d'armes à Israël
-
Ukraine: Zelensky espère Trump jeudi en Turquie pour convaincre Poutine de venir
-
Tennis: Alcaraz se fait peur à Rome, Paolini dans le dernier carré
-
Au procès de ses braqueurs, Kim Kardashian, ses diamants, sa peur de "mourir" et le pardon
-
Mali: la junte dissout les partis politiques et suspend la chaîne TV5 Monde
-
L'administration Trump coupe 450 millions de dollars de plus à Harvard
-
Tour de France 2025: une dernière étape aux inspirations olympiques à Montmartre
-
La Bourse de Paris en petite hausse après l'inflation américaine
-
Mexique: hommage à deux enfants tués dans les narco-combats
-
Tour d'Italie: le "gentil" Casper van Uden montre les dents à Lecce
-
P. Diddy "contrôlait ma vie", raconte la chanteuse Cassie au procès du magnat du hip-hop
-
Avion offert par le Qatar: un chef démocrate veut bloquer des nominations de Trump
-
Canada: Mark Carney forme son nouveau gouvernement chargé de faire face aux menaces de Donald Trump
-
Les Bourses européennes terminent en légère hausse après l'inflation américaine
-
Dissolution du PKK: le parti prokurde réclame des "mesures de confiance" au gouvernement turc
-
Climat: Les Amis de la terre veulent à nouveau attaquer Shell en justice
-
Renault condamné à 18.750 euros d'amende pour recours abusif à l'interim à Sandouville
-
Gaza: Netanyahu annonce une intensification de la guerre pour "vaincre le Hamas"
-
Ecrans: Borne annonce un "droit à la déconnexion" pour les ENT et Pronote
-
Condamné pour agressions sexuelles, Gérard Depardieu a été "désacralisé", estime Juliette Binoche à Cannes

L'imbroglio du statut juridique des sargasses, fléau des plages de Guadeloupe
Que faire des sargasses, ces algues brunâtres et nauséabondes qui s'échouent par dizaines de milliers de tonnes depuis dix ans sur les côtes antillaises? Alors que la science tâtonne encore sur les causes du phénomène, un problème plus inattendu persiste : le vide juridique qui les entoure.
En pleine mer, ce sont des réserves de biodiversité incroyables. Mais pour les îles qu'elles touchent, une nuisance qui pollue les plages avec son odeur caractéristique d’œuf pourri, de l'hydrogène sulfuré produit lors de la décomposition des algues.
Ni déchet, ni ressource, ni espèce protégée ou envahissante, la gestion de ces algues qui prolifèrent dans la région caribéenne depuis 2011, plombant le tourisme et rendant insupportable la vie des populations, est aussi complexifiée par l'absence de définition juridique internationale.
Aux États-Unis, par exemple, les sargasses en mer sont une espèce protégée alors qu'en France, "on raisonne en termes de fléau", note Victor David, chargé de recherche à l'Institut de recherche pour le développement (IRD).
"Le plan Sargasse II du gouvernement, qui envisage la collecte et l'élimination (de ces algues) en mer, porte atteinte juridiquement parlant à un écosystème naturel dont plusieurs études ont relevé la biodiversité incroyable" quand elles flottent en mer, poursuit ce spécialiste du droit de l'environnement.
Petit à petit pourtant, les choses bougent. Lors de la COP28 à Dubaï, en décembre, la France a lancé une Initiative internationale de lutte contre les sargasses, actant la nécessité d'une "coopération internationale accrue", en matière notamment de recherche et de valorisation.
"Cette Initiative doit permettre d'élaborer un plan d'action intégrant une définition juridique des sargasses en droit international", précise la déclaration conjointe des États et organisations signataires -Mexique, Costa Rica, République dominicaine et l'Organisation des États de la Caraïbe orientale (OECO, dont Martinique et Guadeloupe sont membres associés)-.
Présente à la COP28, la vice-présidente de la Région Guadeloupe Sylvie Gustave Dit Duflo assure à l'AFP ambitionner "une résolution votée en ce sens à l'ONU pour 2024".
"C'est important, parce que tous les pays victimes des sargasses subissent des pertes drastiques", poursuit-elle, chiffrant à 94 millions d'euros les pertes économiques enregistrées par les Etats de la Communauté des Caraïbes (Caricom) en 2023. "Alors que c'était une petite année en matière d'échouement", précise-t-elle.
"Cela fait déjà 12 ans que ça dure, à un moment il faudra bien parler des compensations."
- "Récurrent et prévisible" -
A ce jeu, les petites îles des Caraïbes ont un atout dans leur manche: la Déclaration de Rio de 1992, grand texte international sur l'environnement qui définit les principes du développement durable et admet "une responsabilité commune mais différenciée des Etats" dans la dégradation de l'environnement.
Plusieurs études tendent à montrer l'impact du changement climatique dans la prolifération des sargasses mais les états caribéens, peu pollueurs, sont plus victimes que responsables du fléau. Ils pourraient donc réclamer des comptes si une définition juridique des sargasses dans le droit international était adoptée.
Au plan national, "les sargasses, dont le phénomène est désormais récurrent et prévisible, ne rentrent pas dans la définition d'une catastrophe naturelle aux yeux des assureurs", regrette Syvie Gustave Dit Duflo.
Pourtant, note le chercheur Victor David, "on classe certaines sécheresses en catastrophes naturelles alors que le phénomène est également récurrent et prévisible".
Dernière question, et non des moindres : que faire des algues échouées, alors que se multiplient les projets de recherche pour leur valorisation ?
"Si l'algue est sur la plage, elle n'est pas un déchet. Si elle est collectée, elle en devient un", résume Aude Farinetti, maîtresse de conférence en droit public à Paris-Saclay.
Or les sargasses, chargées en arsenic, métaux lourds ou chlordécone (un pesticide largement utilisé jusqu'en 1993 dans les Antilles françaises), doivent être dépolluées avant une éventuelle valorisation et "on n'a pas de règle spécifique adaptée à ce déchet-là", constate Mme Farinetti.
En 2022, une étude montrait que l'épandage des sargasses ramassées sur les plages de Marie-Galante, une petite île au sud de la Guadeloupe, contaminait la nappe phréatique à l'arsenic.
"Il est normal que dans l'urgence, surtout sanitaire, on n'applique pas de règles, a fortiori quand il n'y en a pas", concède Aude Farinetti.
Mais plus le temps passe, moins l'absence de norme sera juridiquement audible en cas de problème sanitaire.
D.Moore--AMWN