
-
A Venise, ces yachts ancrés face aux quartiers populaires pour le mariage de Jeff Bezos
-
Thaïlande: les pro-cannabis inquiets après le resserrage annoncé par le gouvernement
-
Des photos rarissimes de léopards prises au Bangladesh
-
La Chine reçoit les ministres iranien et russe de la Défense sur fond de "bouleversements"
-
Washington va s'exprimer sur ses frappes en Iran après des doutes sur leur efficacité
-
La Chine reçoit les ministres iranien et russe de la Défense sur fond de "changements cruciaux"
-
La Chine reçoit les ministres iraniens et russes de la Défense sur fond de "changements cruciaux"
-
"Les sensations ne sont pas bonnes": David Gaudu forfait pour le Tour de France
-
La dette de la France a continué de croître début 2025
-
Orages: deux morts et 17 blessés, selon la Sécurité civile
-
Equateur: l'un des plus dangereux narcotrafiquant, "Fito", capturé
-
Audiovisuel public: Radio France perturbée par une grève
-
"Ça ne s'arrête jamais": à J-4, les jardiniers de Wimbledon peaufinent leur "jardin anglais"
-
Un habitant des Tuvalu sur trois candidat à un visa climatique en Australie
-
Grâce à ses drones, un architecte syrien reconstruit son village
-
"Tout se meurt", une ville tunisienne polluée par le phosphate appelle à l'aide
-
Procès de P. Diddy: place aux plaidoiries finales
-
Draft NBA: Dallas choisit Cooper Flagg comme N.1, le Français Essengue à Chicago
-
Retraites: Bayrou se prononce sur le conclave, son avenir en jeu
-
L'étendue de la dette de la France début 2025 dévoilée jeudi
-
Argentine: retraités et enseignants manifestent, le gouvernement supprime un jour férié
-
Zelensky signe un accord pour un tribunal spécial pour l'Ukraine, espère voir Poutine jugé
-
Euro-2025 Espoirs: sèchement battue par l'Allemagne 3-0, la France s'arrête en demi-finale
-
Droits de douane: Redex, qui conçoit des instruments de mesure pour Elon Musk, veut croire "au bon sens"
-
Victoire surprise du jeune Mamdani à la primaire démocrate à New York
-
Wall Street attentiste avant des données économiques américaines, Nvidia au plus haut
-
Le suspect de l'attaque au Colorado visé par de nouveaux chefs d'accusation pour crime antisémite
-
Le patron de la SNCF prolongé jusqu'à l'automne
-
Le fromage de Pag, des siècles de tradition et d'embruns
-
Cessez-le-feu entre Israël et l'Iran, une "opportunité" pour les proches des otages à Gaza
-
Football: dernier hommage rendu à Bernard Lacombe près de Lyon
-
Blanchiment présumé de fraude fiscale: fin des perquisitions et des gardes à vue à la Société Générale
-
Pendant un sommet de l'Otan apaisé, la guerre commerciale continue
-
Aux Etats-Unis, une réunion d'experts sur les vaccins suscite des critiques
-
En France, des étés au régime sec si la gestion de l'eau ne change pas
-
Orages: 57 départements en vigilance orange après une semaine de canicule
-
Les Israéliens, soulagés, reprennent leur vie normale après le cessez-le-feu avec l'Iran
-
La présidente du Mexique menace de poursuivre SpaceX pour la pollution causée par ses fusées
-
La Bourse de Paris prudente face aux incertitudes commerciales
-
Trump annonce des discussions avec l'Iran la semaine prochaine
-
Soleil et "bonnes affaires" pour le lancement des soldes d'été
-
Jeff Bezos à Venise pour son mariage, malgré les protestations
-
Vol de câbles en cuivre à Lille: le trafic TGV a "repris normalement" à 14H00
-
Orages: 57 départements en vigilance orange mercredi
-
IA: une étude souligne des carences de Grok dans ses réponses sur la guerre Iran-Israël
-
Top 14: Louis Bielle-Biarrey (UBB) "apte" à jouer la finale contre Toulouse (source proche du joueur)
-
Santé: 1,7 milliard d'économies prévues en 2025, l'industrie pharmaceutique refuse les baisses de prix
-
Trump annonce de "grands progrès" en vue d'un cessez-le-feu à Gaza
-
Au Mondial des clubs, on compose avec de fortes chaleurs et ce n'est pas fini
-
Stéphane Bern va se lancer sur YouTube avec Gaspard G

"Tout se meurt", une ville tunisienne polluée par le phosphate appelle à l'aide
La chambre de Cherifa Attia sent le caoutchouc brûlé. L'odeur provient d'une énorme usine de traitement des phosphates, installée à Gabès en Tunisie, qui déverse ses déchets à l'air libre et dans la mer.
Les riverains dénoncent depuis des années les émanations toxiques du Groupe chimique tunisien (GCT), plus grand complexe du pays, qui produit des engrais à base de phosphate.
Les autorités avaient annoncé la fermeture du site en 2017 mais le gouvernement a récemment promis de multiplier par cinq la production de phosphates, pour la faire passer de 3 à 14 millions de tonnes par an d'ici 2030.
"C'est en train de nous tuer, nous respirons cela nuit et jour", explique à l'AFP Cherifa, 74 ans, en humant l'air acre qui enveloppe Gabès et ses 400.000 habitants.
Après des années de troubles sociaux et de sous-investissements, le président Kais Saied veut relancer le secteur des phosphates, principale richesse naturelle de Tunisie, qui a dégringolé du 5e rang mondial en 2010 au 10è actuellement.
"Cette usine est mauvaise pour l'air, la mer, toute forme de vie. Nous espérions une application de la décision de 2017 mais le gouvernement a visiblement abandonné cette idée", déplore Khayreddine Debaya, coordinateur de Stop Pollution, une ONG locale.
Cherifa dit avoir survécu à deux cancers du sein et de l'utérus alors que sa soeur Naftia, 76 ans souffre de problèmes cardiaques et de peau.
Diverses études lient la transformation des phosphates à des pathologies semblables à celles des deux soeurs.
- "Conséquences dévastatrices" -
Outre la relance de la production, le gouvernement a récemment décidé de retirer les phosphogypses - principal résidu de la production de fertilisants - de la liste des déchets dangereux.
La production d'engrais émet des gaz hautement toxiques comme le dioxyde de soufre et l'ammoniac, tandis que le phosphogypse contamine les sols et les nappes phréatiques avec des substances cancérigènes comme le plomb et l'arsenic.
L'Institut national de la santé aux États-Unis a établi une corrélation entre l'exposition à ces déchets et des affections comme l'"insuffisance hépatique, des maladies auto-immunes, des troubles pulmonaires".
Selon une étude du laboratoire universitaire français Géosciences Environnement Toulouse, datant de décembre dernier, l'usine de Gabès émet "des niveaux très élevés" de polluants.
Le document déplore des "conséquences dévastatrices" comme des "malformations cardiaques", soulignant que "cette pollution industrielle (..) est associée à divers problèmes de santé très répandus à Gabès, comme des cancers (poumon, nez, sein, fois, rein, estomac, sang)".
En l'absence de données officielles, il est difficile de quantifier l'ampleur du phénomène. Une cancérologue locale interrogée par l'AFP a refusé de commenter les cas spécifiques à Gabès. Pour beaucoup de riverains, la prudence de certains médecins s'explique par la peur d'une réaction des autorités.
Le complexe chimique donne du travail à environ 4.000 personnes à Gabès, où une personne sur quatre est sans emploi.
"Si les autorités refusent de la démanteler, il faudrait au moins arrêter de déverser des déchets dans l'air et en mer", estime Mouna Bouali, une autre riveraine de 45 ans, suggérant que les autorités utilisent l'argent du phosphate pour "assainir l'environnement".
Sollicitées à plusieurs reprises par l'AFP, les autorités n'ont pas souhaité répondre.
- "Notre perte" -
"Nous sommes tous moribonds à Gabès", dénonce Mme Bouali, assise près de sa mère Dhabia, aveugle et atteinte d'une maladie autoimmune.
"Qu'ils prennent tout Gabès, nous ne voulons plus de cette ville" dont "l'Etat tire de l'argent et nous uniquement des maladies", lance Dhahbia, 67 ans, qui envisage de vendre sa maison mais se demande "qui voudrait acheter un logement ici".
Ces dernières semaines, des centaines de riverains ont été crier leur colère devant les bureaux du gouverneur local, brandissant des pancartes: "je veux vivre".
Les familles interrogées par l'AFP ont voté pour le président Saied, réélu en octobre dernier, auquel elles font confiance. C'est pourtant sous son impulsion que la Tunisie mise sur le phosphate, ce "pilier de l'économie nationale", selon M. Saied, pour stimuler la croissance grâce à des exportations destinées particulièrement aux marchés européens.
Cherifa et Naftia se souviennent encore de l'inauguration du complexe GCT par le premier président tunisien Habib Bourguiba en 1972, dans un contexte d'essor industriel. "Nous sommes descendues dans la rue pour chanter et applaudir", souligne Naftia, sans savoir que "nous célébrions notre propre perte".
L.Miller--AMWN