American Marconi Wireless News - Congrès du PS: Faure revendique la victoire, Mayer-Rossignol parle de résultats au coude à coude

Deux ans après le congrès de Marseille, qui avait vu les deux mêmes candidats se disputer la victoire pendant plusieurs jours, sur fond d'accusations de fraudes, le vote des militants socialistes pour choisir le premier secrétaire a de nouveau tourné au fiasco jeudi soir.

Le camp d'Olivier Faure a affirmé être en tête du vote des militants, avec un score autour de 52% des voix et un écart de près de 500 voix, non rattrapables selon eux.

"À cette heure, la victoire d’Olivier Faure ne peut plus être contestée", a indiqué son entourage dans un communiqué à 01H15, en attendant des remontée des résultats de Martinique, Guadeloupe et Guyane, favorables selon eux au premier secrétaire.

Mais en face, les proches de Nicolas Mayer-Rossignol ont récusé ces affirmations, évoquant "un score de 50/50". "Nous sommes au coude à coude, Personne ne peut dire qui a gagné", a affirmé la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, un peu avant 1h du matin, affirmant que selon les résultats provisoires, l'écart était "de moins de un point et de moins de 150 voix", donc "dans la marge d'erreur".

"Ce qu'a communiqué la direction n'a rien a voir avec la réalité, a affirmé de son côté l'ex-sénateur David Assouline", affirmant qu'il y avait "une très belle remontée de Nicolas Mayer-Rossignol", par rapport au premier tour.

Olivier Faure était arrivé en tête du premier tour, le 27 mai, avec 42,21% des voix, devant le maire de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol (40,38%) et Boris Vallaud le chef des députés socialistes (17,41%), qui n'a pas pu se maintenir au second tour.

"Le résultat final sera de toute façon très serré", ont ajouté les partisans de M. Mayer-Rossignol, y voyant "un désaveu de la direction sortante".

Une commission de récolement, destinée à valider les résultats, a commencé dans la nuit. Des chiffres définitifs sont attendus dans la journée de vendredi.

Les militants socialistes ont voté à l'urne, dans les sections, de 17H00 à 22H00. Ce nouvel imbroglio met en lumière la nécessité pour le Parti socialiste de passer au vote électronique, promis au congrès de Marseille mais jamais mis en place.

Olivier Faure partait légèrement favori de ce duel face à Nicolas Mayer-Rossignol, où il s'affrontent notamment sur leur stratégie pour la présidentielle.

M. Faure est partisan d'une large union de la gauche non-mélenchoniste pour 2027, allant du leader de Place publique Raphaël Glucksmann à l'ex-député LFI François Ruffin, en vue d'une candidature commune.

Boris Vallaud, en phase avec cette ligne stratégique, avait indiqué qu'il voterait pour lui à titre personnel mais n'a pas donné de consigne de vote à ses troupes, partagées entre pro-Faure et pro-Mayer-Rossignol.

Et il a prévenu que son choix n'était "ni un chèque en blanc ni une ardoise magique" pour Olivier Faure, à qui il reproche un manque de travail interne et la division du parti.

- "Aucun regret" -

Nicolas Mayer-Rossignol assurait, lui, que le résultat serait "serré".

Celui qui a déploré jeudi sur franceinfo un PS victime d'"un affaiblissement et d'un rétrécissement", prône pour 2027 "un grand parti socialiste" réunissant les socialistes et ceux qui gravitent autour, comme Raphaël Glucksmann ou Bernard Cazeneuve.

Le maire de Rouen a rassemblé autour de lui une coalition d'anti-Faure -il récuse ce terme-, de la maire de Vaulx-en-Velin Hélène Geoffroy à la présidente d'Occitanie Carole Delga, en passant par le député de l'Eure Philippe Brun et le maire de Saint-Ouen Karim Bouamrane.

Tous accusent Olivier Faure d'une gestion "clanique" du parti, et d'"ambiguïté" vis-à-vis de Jean-Luc Mélenchon et de La France insoumise, même si le premier secrétaire sortant s'est détaché depuis plusieurs mois de celui avec qui il avait fait alliance en 2022 avec la Nupes et en 2024 avec le Nouveau Front populaire.

"Je n'ai aucun regret sur ce que nous avons fait" a répondu Olivier Faure, soulignant que lorsque que le NFP est arrivé en tête des législatives anticipées en 2024, "Nicolas Mayer-Rossignol ne le considérait pas comme une ineptie".

Son rival lui reproche aussi de se servir du congrès comme d'un tremplin pour la présidentielle. "Ce congrès n'a pas vocation à désigner un candidat pour 2027", répond Olivier Faure. Même si certains de ses proches l'imaginent déjà candidat.

L.Durand--AMWN