
-
Islamabad teste un deuxième missile, exercices de défense indiens
-
Darmanin présente ses excuses trois ans après le fiasco du Stade de France
-
La Bourse de Paris termine en petite baisse, attentiste face aux tensions commerciales
-
Le modèle de financement des infrastructures est "à bout de souffle", alerte Bayrou
-
Tennis: pour Sinner, tous les chemins (re)partent de Rome
-
Présidentielle en Roumanie: Simion vs Dan, le tribun face au mathématicien
-
Fiasco du Stade de France en 2022: Darmanin présente ses "excuses" pour la première fois
-
Plus de 2.000 modérateurs de contenus travaillant pour Meta licenciés en Espagne
-
Les 133 cardinaux électeurs sont arrivés à Rome pour le conclave
-
C1: le PSG espère le retour d'Ousmane Dembélé pour faire mal à Arsenal
-
Le monde du cinéma sonné par les droits de douane proposés par Trump
-
Wall Street commence la semaine dans le rouge, en proie à des prises de bénéfices
-
Batailles de soutanes: qui habillera le nouveau pape?
-
Le FC Barcelone a une semaine pour écrire l'histoire
-
Les Britanniques célèbrent avec la famille royale les 80 ans de la fin de la Seconde guerre mondiale
-
C1: Le Paris SG à un pas de la finale, suspense total entre l'Inter et Barcelone
-
Indonésie: le clou de girofle aussi victime du changement climatique
-
Une journaliste russe critique de l'invasion de l'Ukraine se réfugie en France
-
Champions Cup: Bordeaux-Bègles en a fini avec les complexes
-
Israël approuve un plan prévoyant la "conquête" de la bande de Gaza
-
Cyclisme: le champion de France Paul Lapeira de retour
-
Allemagne : l'AfD contre-attaque après son classement comme parti "extrémiste"
-
Souverainisme trumpien ou ancrage européen : les Roumains divisés à la présidentielle
-
Les Britanniques célèbrent dans l'émotion les 80 ans de la fin de la Seconde guerre mondiale
-
Modération de contenus pour Meta: plus de 2.000 postes supprimés en Espagne
-
L'Eglise retient son souffle avant le début d'un conclave très ouvert
-
Tensions Inde-Pakistan: Islamabad teste un 2e missile, médiation iranienne
-
Une journaliste russe critique de l'invasion de l'Ukraine exfiltrée en France par RSF
-
L'UE va investir 500 millions d'euros pour attirer les chercheurs
-
Les Britanniques célèbrent en fanfare les 80 ans de la fin de la dernière guerre mondiale
-
Ces cardinaux en vue au conclave qui élira le prochain pape
-
Nouvelles frappes américaines au Yémen, 16 blessés selon les Houthis
-
Grève SNCF: le trafic francilien "fortement perturbé" sur certaines lignes
-
L’Indonésie suspend à son tour la crypto-monnaie Worldcoin
-
Donald Trump annonce des "droits de douane de 100%" sur les films produits à l'étranger
-
La Bourse de Paris marque une pause avant la réunion de la Fed
-
Boris Pistorius, le populaire ministre chargé de réarmer l'Allemagne
-
Grève SNCF: le trafic francilien "fortement perturbé" lundi sur certaines lignes
-
Kim Kardashian prête à "affronter" ses agresseurs, selon ses avocats
-
Début du procès pour trafic sexuel du magnat du hip-hop P. Diddy
-
Dans les forêts de l'Inde, les derniers feux d'une insurrection cinquantenaire
-
Trump ordonne de rouvrir l'emblématique prison d'Alcatraz
-
Flèches contre tracteurs: la bataille silencieuse dans l'Amazonie péruvienne
-
Brésil: un attentat déjoué lors du concert de Lady Gaga
-
Les Britanniques célèbrent les derniers vétérans de la Seconde Guerre mondiale
-
Jugement attendu dans le procès pour cyberharcèlement de Thomas Jolly
-
Macron et von der Leyen appellent les chercheurs étrangers à choisir l'Europe
-
François Bayrou à Marseille pour engager une réflexion sur le financement des transports de demain
-
F1: McLaren intouchable à Miami, nouveau succès pour Piastri
-
Roumanie: l'extrême droite domine le premier tour de la présidentielle

A Seattle, un opéra en porte-voix des Afghanes
La réalisatrice afghane Roya Sadat était sur le point de lancer la production à Seattle d'un opéra tiré du roman "Mille soleils splendides" lorsque lui est arrivée la nouvelle de la chute de sa ville natale, Hérat, aux mains des talibans.
Pour sa première incursion dans la mise en scène d'opéra, Roya Sadat mène l'adaptation du best-seller de son compatriote Khaled Hosseini, sorti en 2007, qui brosse le destin de deux femmes aux vies marquées par la répression des droits et libertés sous le joug brutal des talibans dans les années 1990.
D'abord conçu comme un regard sur cette page sombre de l'histoire de l'Afghanistan, cet opéra n'avait soudainement plus rien d'historique au moment où les fondamentalistes reprenaient le pouvoir dans le pays en août 2021.
Leur retour transformait à la fois le monde de Roya Sadat et celui auquel elle voulait donner vie sur scène.
Il ajoutait à l'importance de ce spectacle, alors que les talibans resserraient méthodiquement leur emprise sur les libertés des femmes, après avoir pourtant juré qu'ils régneraient différemment cette fois.
"Quand j'ai commencé, je me disais +Essayons d'avoir plus d'éléments symboliques, et d'alterner entre le surréel et le réel+", se rappelle Roya Sadat lors d'un entretien à l'AFP avant la première représentation de l'oeuvre, le 25 février à Seattle, dans l'Etat de Washington (nord-ouest).
"Pour moi, le changement n'a pas été qu'émotionnel. Il a affecté la façon dont j'envisageais la structure de l'opéra, et j'ai décidé qu'il faudrait que j'utilise plus de réalisme et que je mette en évidence la réalité de la situation", des couleurs aux costumes en passant par la scénographie, poursuit-elle.
Cette situation, sur le terrain, la cinéaste ne la connaît que trop bien, après avoir dû se battre lors du premier passage au pouvoir des talibans, lorsque les arts étaient sévèrement contrôlés, avant de devenir l'une des premières réalisatrices du pays à l'issue de leur renversement en 2001.
Au coeur de ses films, dont "Three dots" et "A Letter to the President", se trouvent les femmes et leur persévérance face à l'adversité.
Un thème que Roya Sadat a retrouvé dans "Mille soleils splendides" et qu'elle continue d'explorer dans l'opéra du même nom, récit selon elle de la résilience des femmes, "toujours les premières à souffrir" des conflits et de la violence politique.
"Les femmes sont aujourd'hui les seules à mener une courageuse dissidence en Afghanistan", affirme-t-elle. "Même si les talibans les torturent, même s'ils les bannissent, elles gardent leurs voix."
Avec cet opéra, "nous appelons à ce que cette voix soit bien écoutée".
- Traditions musicales mêlées -
La compositrice Sheila Silver a commencé à travailler sur l'oeuvre il y a près de quinze ans, ayant trouvé en cet ouvrage la matière pour un opéra, avec la profondeur des personnages de Laila et Mariam et leur lien forgé au milieu de vies ballottées par les bouleversements politiques et familiaux.
"L'opéra est quelque chose qui est hors du commun, et elles sont hors du commun", dit-elle. "Leur résilience et leur amour l'une pour l'autre les nourrissent, et elles survivent grâce au pouvoir de cet amour."
Pour son travail, avec le librettiste (auteur du livret) Stephen Kitsakos, Sheila Silver a mêlé les usages occidentaux de l'opéra avec ceux de la musique d'Afghanistan.
Elle a étudié les traditions musicales hindoustanie -- "la musique classique de l'Afghanistan", dit-elle, présente dans le pays depuis le XVIe siècle -- et en a incorporé ses structures mélodiques et harmoniques.
L'opéra ouvre ainsi avec le violoncelle répondant au bansuri (une flûte en bambou), le tout sur un bourdon traditionnel (un accord longuement maintenu), qui situent l'auditeur, même sans costumes ou décor.
Pour un spectacle où les voix sont l'alpha et l'omega, la consultante culturelle afghane Humaira Ghilzai a notamment travaillé sur le langage corporel, afin de ne pas avoir sur scène "un paquet de gens en robes afghanes parlant et marchant comme des Occidentaux", et aider à entraîner l'assistance dans "un monde différent".
En plus de contribuer à plusieurs événements organisés par l'Opéra de Seattle mettant à l'honneur la culture et l'art afghans, elle a cherché à rapprocher la communauté afghane de ce monde mal connu de l'opéra -- comme il l'était pour elle -- et à encourager davantage de "croisement des cultures".
Elle et Roya Sadat ont partagé les efforts visant à rendre l'oeuvre plus authentique, précise-t-elle, ainsi que le sentiment de devoir attirer les regards vers la situation "bouleversante" du pays que sa famille a fui en 1979 lors d'un autre violent chapitre de son histoire.
"Je ressens une énorme responsabilité avec cette production, car le monde a détourné son attention de l'Afghanistan."
Y.Aukaiv--AMWN