
-
Italie: Gasperini aux commandes de l'AS Rome, Juric lui succéde à l'Atalanta
-
La Bourse de Paris termine la semaine rassurée sur l'économie américaine
-
Israël menace de continuer à frapper le Liban si le Hezbollah n'est pas désarmé
-
Corse: rare naissance en captivité de deux tortues en danger d'extinction
-
Les Bourses européennes concluent une semaine de gains
-
Roland-Garros: nouvelle finale pour Alcaraz, en attendant Djokovic-Sinner
-
L'animateur Jean-Marc Morandini de retour sur Europe 1
-
Italie: Gasperini prend les commandes de l'AS Rome
-
Aide humanitaire bloquée à Gaza: ouverture de deux informations judiciaires en France pour complicité de génocide
-
Des fissures sur le marché du travail aux Etats-Unis, encore loin de l'effondrement
-
Transport des malades: les taxis prévoient une forte mobilisation le 11 juin
-
MotoGP: "on peut être fier" des progrès réalisés, affirme Quartararo à l'AFP
-
Wall Street avance, portée par les créations d'emplois aux Etats-Unis
-
Olivier Faure réélu à la tête d'un PS à rassembler et à crédibiliser pour 2027
-
Dix ans après sa découverte, le "Prince de Lavau" continue de livrer ses secrets
-
David Beckham en voie d'être anobli, selon la presse britannique
-
Trois ans après son assassinat en Amazonie, sortie du livre du journaliste Dom Phillips
-
Lula reçoit une prestigieuse distinction d'une université française
-
Afrique du Sud: l'écornage des rhinocéros a fortement réduit le braconnage
-
Les nouveaux agents de l'Etat sont plus âgés et contractuels, selon la Cour des comptes
-
Le divorce entre Trump et Musk étalé en place publique
-
Blocage de l'aide humanitaire à Gaza: ouverture d'une enquête en France pour complicité de génocide
-
En Roumanie, entre inquiétude et colère autour d'une mine historique inondée
-
Kalach rangées, les talibans prennent la plume pour leurs mémoires de guerre
-
La Russie bombarde massivement l'Ukraine, au moins trois morts à Kiev
-
Israël menace de continuer à viser Beyrouth si le Hezbollah n'est pas désarmé
-
Retard d'avions: les 27 veulent réduire l'indemnisation des passagers
-
Mondial-2026: avec Trump, une équation à plusieurs inconnues
-
Finale NBA: Haliburton et les Pacers éteignent l'orage et mènent 1-0 contre le Thunder
-
La Bourse de Paris prudente avant l'emploi américain
-
Retard d'avions: les 27 veulent veulent réduire les indemnités des passagers
-
Lieux juifs aspergés de peinture: les suspects serbes écroués, possible influence russe
-
Roland-Garros: Djokovic-Sinner, choc des générations et duel de revenants
-
Blocages en Bolivie: Evo Morales visé par une plainte pour "terrorisme"
-
Nucléaire: un tribunal japonais annule une amende colossale visant les ex-dirigeants de l'opérateur de Fukushima
-
Suspension de MaPrimeRénov' : craintes de répercussions en chaîne
-
Fin de mission d'une sonde lunaire japonaise après l'échec de l'alunissage
-
Brésil: des anciens ministres critiquent une loi assouplissant les règles environnementales
-
Objectif Mars: un expert met en garde contre la politique spatiale de Musk et Trump
-
Le Kosovo se prépare à recevoir les prisonniers étrangers du Danemark
-
Yamê, porté par le flow
-
Au Sahel, un regain des violences jihadistes qui inquiète
-
"Un cauchemar": une famille vénézuélienne déchirée par la politique de Trump
-
La Russie bombarde massivement l'Ukraine, au moins quatre morts à Kiev
-
UE: la France et la Grèce à l'offensive pour éloigner les enfants des réseaux sociaux
-
A Reims, l'incendie d'un immeuble fait quatre morts, dont un enfant
-
Olivier Faure, patron du PS insubmersible, mais contesté
-
Le PS annonce la victoire de Faure au poste de premier secrétaire, résultats serrés
-
TV: chamboulement effectif sur les télécommandes et coup d'envoi imminent de T18
-
Washington sanctionne quatre juges de la CPI, qui proteste

L'ultime bataille de villageois sierra-léonais contre la déforestation massive de leurs régions
En plein cœur d'un parc national et d'une forêt tropicale censée être protégée près de Freetown, Aminata Sankoh, veuve et mère de sept enfants, s'apprête sans état d'âme à mettre le feu à des dizaines de troncs pour produire du charbon de bois, une des activités illégales menaçant de manière dramatique ce pays déjà très vulnérable au réchauffement climatique.
Face à elle, Caesar Senesie, à la tête d'une unité de villageois déployée pour surveiller leurs forêts, initiative inédite, s'époumone: "Tu dis que ça ne t'affecte pas, que les arbres seront replantés, mais cette déforestation, c'est tes arrière-petits-enfants qui vont en payer le prix !"
A perte de vue, l'ampleur de cette déforestation dans la précieuse forêt tropicale humide et dans ce qui reste de forêt primaire est édifiante, comme dans toute la zone du Parc national de la péninsule de la région ouest bordant la capitale Freetown.
Le parc est aussi déforesté par des plantations de marijuana - le pays est gangréné par les problèmes de drogue - et l'accaparement de terres à cause de la pression démographique.
Sur les 18.000 hectares de forêt du parc, presque un tiers (5.600 hectares) ont été perdus ou gravement dégradés depuis 2012.
Le parc subit une "déforestation intensive: 715 hectares - l'équivalent de 1.330 terrains de foot - ont disparu ou ont été gravement dégradés" en 2024, s'alarme le Programme alimentaire mondial (PAM). Il abrite pourtant 80 à 90% de la biodiversité de Sierra Leone, selon l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco).
La Sierra Leone est en outre le 11e pays au monde le plus vulnérable au changement climatique, selon l'Indice mondial d'adaptation Notre-Dame.
Il faut s'enfoncer dans le parc et la montagne pour trouver les sites illégaux de fabrication de charbon de bois, un combustible bon marché, seule façon pour nombre de Sierra-Léonais de faire la cuisine face aux coupures d'électricité et à la cherté de l'énergie.
Une équipe de l'AFP a pu exceptionnellement s'y rendre.
- Survie -
Des groupes d'hommes, sous 35°C de chaleur humide, s'épuisent à ce travail de forçat. Les troncs d'arbres sont empilés, recouverts de pierres, consumés pendant des jours et nuits.
Près d'Aminata Sankoh, une meule de plusieurs mètres d'envergure commence à fumer. Pour elle comme pour les autres personnes du site, toutes très pauvres, c'est une activité de survie.
Les traits épuisés, Mme Sankoh, 45 ans, évoque le décès de son mari il y a quatre ans. Pour nourrir ses enfants et payer des frais de scolarité, elle a dû exercer un métier informel: casser des pierres dans le bâtiment.
"C'était devenu trop dur... j'ai décidé de venir dans la forêt pour faire du charbon de bois", il y a deux ans, raconte-t-elle. "Je n'ai pas d'autre choix..."
Face aux défaillances en matière de protection contre ces activités et contre les incendies pour déforester et s'accaparer la terre, des unités d'une quarantaine de villageois volontaires ont été mobilisées.
"Même la nuit, si un feu se déclenche, j'appelle mes gars et on s'y rend", lance Caesar Senesie. "On a reçu des outils et des bottes, on les utilise pour contenir l'incendie".
Cette initiative est menée par l'ONG Environmental Foundation for Africa (EFA), missionnée depuis un an et jusqu'en 2028 par le gouvernement et le Programme des Nations unies pour le développement pour restaurer 2.000 hectares dans le parc.
"Les gens continuent ces activités illégales parce qu'ils pensent pouvoir le faire impunément", déplore Tommy Garnett, activiste réputé et fondateur de l'EFA. Il pointe "la pauvreté, l'ignorance et la cupidité", ajoutant: "Toute cette situation conduit à la destruction de notre héritage environnemental à une vitesse alarmante..."
- "Déforestation massive" -
Face à l'inefficacité et la corruption présumée d'une partie des gardes forestiers qui, sous-équipés et sous-payés, ferment parfois les yeux, l'EFA fait le pari d'impliquer les communautés qui sont les premières à souffrir de cette déforestation.
"Depuis le 7 février, nous rémunérons ces villageois pour patrouiller quotidiennement. Nous en avons appris tellement plus ces derniers mois sur ce qui se passe dans la forêt qu'en 10 ans que ces gardes forestiers patrouillent...", relève Tommy Garnett.
L'ONG a aussi replanté 103.000 arbres depuis un an, l'objectif étant 500.000 de plus d'ici 2028.
Les volontaires font des rapports, recueillent des preuves et des photographies qui permettent l'organisation de raids par les autorités.
"Nous les villageois, nous sommes la solution pour protéger la forêt", assure Caesar Senesie, en contemplant les canopées vert émeraude en haut des montagnes.
A une dizaine de kilomètres de là, une seconde unité de villageois, ulcérés par la forêt partant en fumée dans leur localité de Mile 13, participe au projet avec à sa tête Sulaiman Barrie.
Derrière lui, le feu couve encore: par deux fois fin avril, des individus ont déclenché des incendies. "Nous sommes ici dans une zone protégée et où de nombreux animaux vivent", se lamente-t-il.
A 22 ans, Savana Beah a rejoint le groupe de volontaires en février. "Quand j'étais enfant, on venait ici ramasser des mangues. Maintenant la zone est presque totalement déforestée...", déplore-t-elle.
"On patrouille tous les soirs", dit-elle. "Je dois participer à protéger ma communauté et ma forêt".
Tamba Dauda, haut responsable au ministère des Terres, dit à l'AFP être "conscient de la déforestation massive" de cette région. Il pointe des pratiques opaques d'attribution des terres par de précédentes autorités et met en avant les efforts du gouvernement, le vote de lois plus sévères et la mise en place d'une unité de police spécialisée dans ces crimes fonciers.
Pour sa part, Joseph Rahall, expert environnemental et fondateur de l'ONG Green Scenery, est catégorique: "On a dépassé le stade de l'urgence...".
"Au rythme auquel la déforestation est pratiquée et si on ne gère pas mieux cette région de la péninsule ouest, dans 10 à 15 ans, il n'y aura plus de forêt", assène-t-il.
H.E.Young--AMWN