-
Norvège: la princesse Mette-Marit va probablement subir une transplantation pulmonaire
-
Gaza: plus de 1.000 personnes décédées en attendant une évacuation médicale depuis juillet 2024, annonce l'OMS
-
Ski: Zabystran surprend Odermatt, Allègre abonné à la 4e place
-
Bangladesh: nouvelles manifestations après la mort d'un leader étudiant assassiné
-
L'AFP veut réformer son système d'expatriation pour faire des économies
-
"Nous sommes des fantômes": à la rencontre de travailleurs de nuit immigrés au Royaume-Uni
-
CAN-2025: décrocher le titre, la seule option pour le Maroc
-
Perrier peut continuer à vendre de "l'eau minérale naturelle"
-
TikTok signe un accord et échappe à l'interdiction aux Etats-Unis
-
Disparition d'uranium au Niger: enquête ouverte à Paris pour vol en bande organisée
-
Guerre en Ukraine : Poutine assure que "la balle est dans le camp" de ses adversaires
-
Ski: Zabystran surprend Odermatt et s'offre le super-G de Val Gardena
-
Foot: fracture de la main gauche pour le gardien du PSG Matvey Safonov (club)
-
Tirs à l'université Brown: Washington suspend le programme de visas dont a bénéficié le suspect
-
Le caviar de béluga, le trésor du lac Kardjali en Bulgarie
-
Ethiopie: dans le conflit qui fait rage en Amhara, les civils "pris entre deux feux"
-
Budget: échec du compromis entre députés et sénateurs, pas de budget avant la fin de l'année
-
Violences sexuelles dans le sport: "un enfant n'invente jamais une agression"
-
Les yakuzas japonais délaissés par les nouveaux gangsters
-
Nouvelle frappe américaine dans le Pacifique, plus de 100 morts depuis septembre
-
En Afghanistan, clap de fin forcé pour un cinéma historique de Kaboul
-
Italie: après le fils aîné, le fils cadet d'Ibrahimovic aussi sous contrat avec l'AC Milan
-
F1: Le bouleversement réglementaire en 2026, étape charnière pour Ferrari
-
Mercosur: fort d'un bref répit, Macron reste prudent pour la suite
-
La veuve du "Commissaire Moulin" demande des comptes au producteur
-
Fin de la grève au Louvre, le musée rouvre normalement
-
Russie: Poutine se félicite de gains territoriaux en Ukraine
-
Mobilisation agricole: les appels à la "trêve de Noël" se multiplient
-
Boxe: Anthony Joshua contre Jake Paul, un combat qui inquiète pour la santé du YouTubeur
-
CAN-2025: fataliste, la Ligue 1 est fière de ses joueurs africains
-
Patinage: Cizeron et Fournier Beaudry en rodage aux Championnats de France
-
NBA: Detroit tombe à Dallas, Doncic porte les Lakers
-
Hong Kong: une foule d'habitants pour le dernier hommage au pompier mort dans l'incendie
-
Attentat de Sydney: l'Australie va racheter des armes en circulation
-
Attentat de Bondi: le gouvernement lance un programme de rachats d'armes
-
L'accord UE-Mercosur reporté en janvier, von der Leyen confiante
-
"Promesse tenue": l'UE débloque 90 milliards d'euros pour l'Ukraine
-
Agriculture: les départs en vacances menacés par les colères paysannes
-
Jour J pour la publication du dossier Epstein par le gouvernement Trump
-
La justice se prononce sur la suspension de Shein en France
-
Russie: Poutine attendu pour sa conférence annuelle devant la presse et les citoyens
-
Attentat de Sydney: hommage des nageurs aux victimes
-
Colère agricole dans le Sud-Ouest: autoroutes perturbées, visite express de Lecornu
-
New York: le nouvel archevêque, favorable aux migrants, célèbre sa première messe
-
La signature de l'accord UE-Mercosur reportée en janvier
-
Trump annonce classer la marijuana comme drogue moins dangereuse
-
Wall Street positivement surprise par l'inflation américaine
-
La signature de l'accord UE-Mercosur reportée à janvier
-
Prisma Media prévoit un plan de départ jusqu'à 240 personnes, un tiers des salariés
-
Report en vue pour l'accord UE-Mercosur, sur fond de manifestation à Bruxelles
En Allemagne, un village uni par la "Passion" depuis près de 400 ans
En vagabondant dans les ruelles du village bavarois d'Oberammergau, il y a de bonne chances en ce moment de croiser "Jésus" et ses apôtres.
Sur les 5.500 habitants de cette bourgade alpine, 1.400 d'entre eux - bébé ou octogénaire - participent à un spectacle unique en son genre en hommage au Christ.
Tout a commencé pendant la guerre de trente ans: les habitants promettent de jouer tous les dix ans le "Jeu de la Passion", qui raconte les dernières heures de Jésus, pour bannir la peste meurtrière.
Après la première représentation en 1634 du martyre, de la mort et de la résurrection du Christ, le fléau disparut, raconte l'histoire.
Depuis, leurs descendants ont scrupuleusement renouvelé ce vœu, bravant les interdits du siècle des Lumières, les guerres ou les épidémies comme récemment la pandémie de Covid qui a reporté de deux ans le spectacle.
Pourquoi la tradition a-t-elle perduré au fil des siècles? "Je crois que nous sommes un peu obstinés", plaisante Frédéric Mayet, 42 ans, qui interprète Jésus pour la deuxième fois.
"Mais surtout nous nous identifions très fortement" au Jeu de la Passion, ajoute cet homme au regard bleu et aux cheveux blonds mi-longs.
"Je me souviens qu'on en parlait au jardin d'enfant. Sans bien savoir de quoi il s'agissait, je voulais bien sûr participer!", raconte Cengiz Görür, jeune homme d'origine turque de 22 ans qui incarne Judas.
- De 3 mois à 85 ans
A Oberammergau, Jésus et ses disciples sont des superstars: on les voit sur les façades peintes des vieilles maisons, dans les magasins entreposant des statues en bois sculpté, une autre tradition de ce village de carte postale.
Dans la rue aussi, où l'on croise actuellement, au milieu des touristes, un nombre très supérieur à la moyenne d'hommes barbus aux cheveux longs.
Et sur la scène à ciel ouvert du théâtre, où se tient de la mi-mai jusqu'au 2 octobre la nouvelle édition du Jeu de la Passion.
Seules conditions pour participer au spectacle de 5 heures au total, comme acteur, choriste ou en coulisse: être né à Oberammergau ou y vivre depuis au moins 20 ans.
"Ce qui m'a toujours fasciné, ce sont la qualité des rapports entre tous les participants, jeunes et vieux, c'est une belle communauté, une sorte de famille de la +Passion+", témoigne Walter Lang, un "vétéran" de 83 ans, regrettant que son épouse, décédée en février, manque à l'appel.
Les générations s'y succèdent, des familles s'y créent. "Mes parents se sont rencontrés lors d'un Jeu de la Passion, et j'y ai aussi rencontré ma future épouse", témoigne Andreas Rödl, maire du village et choriste.
- "Talent caché" -
Des destins s'y jouent aussi. Comme celui de Cengiz Görür, repéré en 2016 par le metteur en scène Christian Stückl, directeur du théâtre populaire de Munich.
"Je ne savais pas trop quoi faire de ma vie. J'aurais sans doute fini par vendre des voitures, l'histoire typique", s'amuse le jeune homme qui va cet automne, entamer des études d'arts dramatiques à Munich. "J'ai découvert mon talent caché", se réjouit-il.
Christian Stückl "a aussi fait beaucoup pour la renommée du spectacle, qu'il a révolutionné" depuis 40 ans, juge Barbara Schuster, 35 ans, responsable des ressources humaines, et sur scène Marie Madeleine.
"Avant, aller au Jeu de la Passion, c'était comme aller à la messe. Aujourd'hui, c'est un vrai spectacle théâtral", dit-elle.
Surtout, il a expurgé dans les années 1980 de toute connotation antisémite le texte qui accusait les Juifs d'être responsables de la crucifixion de Jésus. "Hitler avait utilisé le Jeu de la Passion pour sa propagande", rappelle-t-elle.
- Actualité brûlante -
Jésus dit "la peur sévit sur Israël, les cris de guerre emplissent le pays, la pauvreté et la maladie s'emparent de vous (...)", déclame Frédérik Mayet.
"Pour nous, c'est la guerre en Ukraine, la pandémie, et les disparités grandissantes entre pauvres et riches", ajoute-t-il.
Par peur que la guerre se propage en Europe, des opérateurs aux Etats-Unis, principal marché du Jeu de la Pasion, ont annulé quelque 20.000 réservations peu après son déclenchement fin février, indique le maire.
Les recettes du spectacle, qui s'élèvent en moyenne entre 25 et 30 millions d'euros, pourraient en pâtir.
"Pour moi, le moment le plus fort a lieu à la fin de la dernière représentation en octobre, quand l'hallelujah est chanté" après la résurrection de Jésus, confie Walter Lang, qui figure cette année parmi les pauvres, dans le peuple.
"Car on ne sait pas si la prochain fois, on sera de nouveau là", dit-il, les yeux remplis de larmes.
G.Stevens--AMWN